Organisation de la vie monastique
Dès sa fondation, l’Abbaye d’Andecy suit la règle bénédictine, avec une stricte clôture imposée aux religieuses. L’administration du monastère est confiée à des moines de Molesme : un prieur supervise la direction spirituelle, assisté d’un chambrier pour la gestion matérielle, d’un cellérier pour l’approvisionnement et d’un chapelain pour le service liturgique. Cette organisation garantit l’autonomie des moniales, tout en préservant l’esprit de vie communautaire et de prière.
Chaque dimanche, moines, convers et moniales se réunissent à l’abbaye pour l’office principal, tandis que les « granges » (domaines agricoles éloignés) disposent de chapelles pour les prières régulières.

Les moniales
La communauté rassemble des religieuses issues de milieux variés, des familles nobles comme des foyers plus modestes. Le recrutement repose sur la vocation personnelle, renforcée par une formation monastique rigoureuse d’une année. L’abbaye devient un foyer de piété reconnu, attirant de nombreuses jeunes filles désireuses de se consacrer à la vie religieuse.
Les abbesses, souvent issues des grandes familles locales (Broyes, Montmirail, Coucy), jouent un rôle majeur dans la gestion spirituelle et matérielle de l’abbaye. Certaines gouvernent sur de longues périodes, assurant la stabilité et la prospérité du monastère.
Du prieuré à l’abbaye indépendante
Initialement rattachée à l’abbaye de Molesme, Andecy revendique progressivement son autonomie. En 1259, par décision papale, elle devient une abbaye indépendante placée sous l’autorité directe de l’évêque de Châlons. Ce changement permet aux religieuses de gérer elles-mêmes leurs affaires, sans intermédiaire monastique extérieur.
Ce nouveau statut entraîne également des ajustements économiques : les biens sont confiés à des fermiers laïcs et les moines convers quittent définitivement l’établissement au XIVᵉ siècle. Cette indépendance contribue à renforcer la résilience de l’abbaye face aux crises futures, notamment pendant la Guerre de Cent Ans.